MAELLE 

29-06-2005

31-01-2020

« Ma petite Maëlle,  mon amour, mon bébé,

Ta douceur, ta gentillesse, ta générosité nous ont toujours enveloppées, ta sœur et moi. Bébé, je me souviens de toi comme d’un petit koala, souvent accrochée à mon cou.

Dans ta vie, tu as découvert le scoutisme via les Guides de Pont-à-Celles. Avec elles, tu as partagé des valeurs d’amitié, de dépassement de soi et d’entraide. Là-bas, tu pouvais te défouler.

Je suis aussi très fière de la relation que ta sœur et toi aviez, vous les petites sisters complices et en être témoin me rendait heureuse. J’ai toujours été et resterai fière de vous.

Par ta sensibilité, naturellement tu étais tournée vers les autres, à l’écoute de leurs soucis et tu te réjouissais de jolis cadeaux réservés par la vie à ceux qui comptaient pour toi. 

Ta maman qui t’aime »

Maëlle a mis fin à ses jours le 31 janvier 2020. Elle avait quatorze ans. Ce jour-là, je suis allée la rechercher à l’école, nous sommes ensuite passées faire quelques courses. Maëlle avait pris ses petits chocolats préférés. Nous sommes rentrées et elle est directement montée dans sa chambre, comme elle le faisait souvent après l’école. Vers dix-huit heures, je suis allée conduire sa grande sœur chez son amie à cinq minutes de la maison. Lorsque je suis rentrée, j’ai vu que les petits choco lats étaient restés dans la cuisine. Je suis montée dans la chambre de ma fille voir si tout allait bien. J’ai ouvert la porte et je l’ai trouvée sans vie, pendue à la poutre de sa chambre… J’ai hurlé, j’ai soulevé son petit corps et durant vingt minutes j’ai essayé de la réanimer en attendant que les secours arrivent mais il était trop tard, Maëlle avait déjà pris son envol. Mon souffle chaud n’aura pas permis à la vie de retrouver son chemin. Je vais découvrir que Maëlle était victime de cyberharcèlement suite à la diffusion d’une vidéo intime sur les réseaux sociaux. Un garçon de son école pour la « punir »  a diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo de ma fille au contenu sexuellement explicite. Une vidéo que Maëlle lui avait envoyée. Elle lui faisait confiance, elle n’aurait jamais imaginé que ce garçon partagerait largement ce contenu . Ce sera l’humiliation pour elle. La honte et le désarroi la pousseront à commettre ce geste dramatique. Maëlle ne voyait plus d’issues, elle ne savait plus qui elle était et toute cette haine dont elle a été victime lui a été insupportable, invivable. Une enquête a été ouverte et les auteurs des partages de cette vidéo sont actuellement connus. Des audiences au tribunal de la jeunesse sont en cours pour déterminer leur responsabilité dans le décès de Maëlle. Mon souhait aujourd’hui est que les responsabilités soient effectivement reconnues et que ces audiences permettront une prise de conscience sur les dégâts terribles que peuvent entrainer les partages sur les réseaux sociaux d’images ou de vidéos compromettantes sans le consentement de la personne concernée.
Cela doit cesser !


«  Ma promesse... Non je ne lâcherai pas. 
Demain, la honte changera de camp.
Je me tiendrai droite et digne.
Demain, la honte changera de camp.
Je refuse que tu aies pu penser que c'était de ta faute. Non, la seule erreur ici (s'il en est) est d'avoir fait confiance à une personne qui pensait que pour "exister", il fallait détruire l'autre.
Demain, la honte changera de camp.
Je continuerai de lutter contre le harcèlement scolaire et le cyber-harcèlement pour que cette "mise à nu" orchestrée des jeunes qui en sont victimes ne mène plus à de telles souffrances.
Demain, la honte changera de camp.
Je tiendrai cette promesse pour toi Maëlle et toutes nos étoiles. »