« Ma petite Maëlle, mon amour, mon bébé,
Ta douceur, ta gentillesse, ta générosité nous ont toujours enveloppées, ta sœur et moi. Bébé, je me souviens de toi comme d’un petit koala, souvent accrochée à mon cou.
Dans ta vie, tu as découvert le scoutisme via les Guides de Pont-à-Celles. Avec elles, tu as partagé des valeurs d’amitié, de dépassement de soi et d’entraide. Là-bas, tu pouvais te défouler.
Je suis aussi très fière de la relation que ta sœur et toi aviez, vous les petites sisters complices et en être témoin me rendait heureuse. J’ai toujours été et resterai fière de vous.
Par ta sensibilité, naturellement tu étais tournée vers les autres, à l’écoute de leurs soucis et tu te réjouissais de jolis cadeaux réservés par la vie à ceux qui comptaient pour toi.
Ta maman qui t’aime »
Maëlle a mis fin à ses jours le 31
janvier 2020. Elle avait quatorze ans. Ce jour-là, je suis allée la
rechercher à l’école, nous sommes ensuite passées faire quelques
courses. Maëlle avait pris ses petits chocolats préférés. Nous sommes
rentrées et elle est directement montée dans sa chambre, comme elle le
faisait souvent après l’école. Vers dix-huit heures, je suis allée
conduire sa grande sœur chez son amie à cinq minutes de la maison.
Lorsque je suis rentrée, j’ai vu que les petits choco
lats étaient restés
dans la cuisine. Je suis montée dans la chambre de ma fille voir si
tout allait bien. J’ai ouvert la porte et je l’ai trouvée sans vie,
pendue à la poutre de sa chambre… J’ai hurlé, j’ai soulevé son petit
corps et durant vingt minutes j’ai essayé de la réanimer en attendant
que les secours arrivent mais il était trop tard, Maëlle avait déjà pris
son envol. Mon souffle chaud n’aura pas permis à la vie de retrouver
son chemin.
Je vais découvrir que
Maëlle était victime de cyberharcèlement suite à la diffusion d’une
vidéo intime sur les réseaux sociaux. Un garçon de son école pour la
« punir » a diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo de ma fille au
contenu sexuellement explicite. Une vidéo que Maëlle lui avait envoyée.
Elle lui faisait confiance, elle n’aurait jamais imaginé que ce garçon
partagerait largement ce contenu . Ce sera l’humiliation pour elle. La
honte et le désarroi la pousseront à commettre ce geste dramatique.
Maëlle ne voyait plus d’issues, elle ne savait plus qui elle était et
toute cette haine dont elle a été victime lui a été insupportable,
invivable.
Une enquête a été
ouverte et les auteurs des partages de cette vidéo sont actuellement
connus. Des audiences au tribunal de la jeunesse sont en cours pour
déterminer leur responsabilité dans le décès de Maëlle.
Mon souhait
aujourd’hui est que les responsabilités soient effectivement reconnues
et que ces audiences permettront une prise de conscience sur les dégâts
terribles que peuvent entrainer les partages sur les réseaux sociaux
d’images ou de vidéos compromettantes sans le consentement de la
personne concernée.
Cela doit cesser !