Après avoir pris soin de ranger sa chambre et de nous laisser une lettre de 14 pages dans laquelle il revient de manière chronologique sur le calvaire enduré depuis ses 10 ans et les efforts surhumains qu’il a tenté de réaliser afin de se faire accepter et d’avoir des amis. 

Fatigué de lutter, il s’est assis sur les rails du chemin de fer à Jamioulx ( Belgique ) pour enfin quitter ce monde qui n’était pas le sien.

Il avait 17 ans…
 
 
I l était passionné de tennis de table, qu’il exerçait au sein du club de Thuin et était un supporter inconditionnel du Standard de Liège et de l’ OM
Tout petit déjà Tom était différent des autres enfants. Doté d’une sensibilité, d’une intelligence et d’une mémoire exceptionnelle, il fut diagnostiqué Autiste Asperger à ses 12 ans, raison pour laquelle il peinait à se faire des amis.
Il ne maitrisait pas les codes sociaux. Il était roux, et ses angoisses le faisaient bégayer !
Pendant des années, il fut moqué, rejeté, insulté et humilié quotidiennement, sans jamais le révéler.… 
Un jour, à 11 ans, il a fini par fugué l’école toute une journée.
Nous l’avons retrouvé terrorisé.
Il a ensuite changé d’établissement scolaire, changé son comportement en jouant sur l’auto-dérision, pour se faire des amis.
Il a passé une année formidable entouré de quelques copains mais le traumatisme et la faible estime de lui, ne l’ont jamais quitté.
Il a mal vécu, une dispute avec son meilleur ami. Le groupe s’est détourné de lui. 
Ce fut la goutte de trop !  
Extraits de sa lettre :

… Je sais que je vais faire de la peine à énormément de gens et c’est d’ailleurs pour cela que je ne l’ai pas fait plus tôt.
... Quand j’y allais, je ne passais jamais à l’acte soit, parce que je n’avais pas fait de lettre aboutie, soit par manque de courage parce qu’il faut beaucoup de cran pour le faire      
... Cette lettre, je l’ai commencé il y a plusieurs mois. Cela fait des années que j’avais envie d’en finir mais je me suis accroché, battu tout ce temps
... Là, je suis arrivé à un point, où j’en ai eu ras le bol de ma situation, de vivre dans un monde et une société que je déteste par le manque de valeurs qu’elle inculque aux gens.
… Arrivé en 1ère secondaire, plus aucun ami ne m’adressait la parole, on me faisait comprendre que ma place n’était pas avec eux, ils avaient honte de moi.
… Je restais seul, mangeais debout dehors parfois sous la pluie.
… C’était un enfer, je n’osais pas aller dans la cour de récréation, alors je les passais seul dans le fond du couloir, parfois caché derrière les casiers j’avais peur.
… Chaque jour, des groupes de personnes différents, dont j’ignorais même le nom, se mettaient en rond autour de moi pour se moquer, m’insulter et me filmer.
… L et M, eux se levaient chaque matin avec l’intention de me détruire plus que la veille. C’était des monstres, c’était pire que du harcèlement ce qu’ils me faisaient

Ce fut les pires mois de ma vie, j’ai eu très dur à me relever et pendant des années, j’en ai fait des cauchemars.

Les journées étaient interminables, j’ai vraiment été dégouté de la vie. J’ai su à cet instant, que je ne vivrais pas 20 ans de plus et qu’à la prochaine situation similaire, je ne tiendrais pas.

… Tout ce que j’ai fait par la suite, s’est toujours mal terminé ou retourné contre moi. A la fin, je dois me rendre à l’évidence et me dire que ma personnalité ne colle pas du tout et ne collera jamais avec la société. Je n’ai plus aucun intérêt à rester ici, plus rien à gagner, plus d’objectif.
Avoir un beau métier, gagner de l’argent ? quel intérêt, si c’est pour être seul et triste.
… J’aurai quand même un petit mot pour mes parents et mon petit frère, en les remerciant de tout ce qu’ils ont fait pour moi, même si je n’ai pas toujours été écouté ou compris, il est vrai que je ne leur parlais pas beaucoup.
Je les aimais énormément, je n’ai jamais manqué de rien. Je ne les oublierai jamais, j’espère qu’ils conserveront un beau souvenir de moi et qu’ils continueront à vivre de la même façon qu’avant mon départ
Je sais que ça va être dur pour eux 3, je continuerai à penser à eux. Il faut qu’ils s’accrochent.  
A bientôt

TOM